Réponse
Le fait d’avoir un discours ambigu signifie dire une chose à une personne à un moment donné, puis dire exactement le contraire à une autre occasion. Cela peut aussi désigner le fait de dire hypocritement une chose tout en agissant différemment. L’idée de double discours est associée aux expressions idiomatiques « parler des deux côtés de la bouche » et « parler avec une langue fourchue ». Par exemple, si Jane demande : « Comment trouves-tu ma robe ? » et que June répond : « Elle te va à ravir ! », puis se tourne vers une tierce personne et murmure : « Elle ressemble à un élan dans cette affreuse guenille », alors June adopte un double discours. Plutôt que de dire la vérité en privé, la personne pratiquant le double discours dira ce qui est politiquement correct à ce moment-là, mais tiendra des propos différents une fois la personne tournée.
Une personne pratiquant le double discours n’est pas digne de confiance, car elle dira tout ce qui est nécessaire pour obtenir la réponse souhaitée, sans se soucier de la véracité ou de sa capacité à tenir ses promesses. Dans 1 Timothée 3:8, Paul mentionne le double discours comme quelque chose que les dirigeants de l’église doivent absolument éviter : « Les diacres aussi doivent être respectables, ne dire qu’une seule chose et ne pas être portés sur la boisson ou attirés par le gain ». Cette traduction utilise l’expression « ne dire qu’une seule chose » pour rendre de manière positive les termes habituellement traduits par « double discours ». Le double discours est un signe de manque d’intégrité, et l’intégrité est primordiale pour les dirigeants de l’Église (Tite 1:6-9).
Les personnes qui cherchent à plaire aux autres rencontrent de grandes difficultés à éviter le double discours, car elles ne peuvent résister à l’envie de dire ce que les gens veulent entendre. Faire sourire quelqu’un, recevoir une accolade, une poignée de main, ou entendre un mot de remerciement peut leur sembler plus important que d’être honnête et authentique.L’attitude semble être une récompense suffisante pour certains, même s’ils adoptent un double langage. Certains peuvent être sincères sur le moment, mais ne réalisent pas les implications de mettre leurs paroles en action. En réalité, une fois qu’ils ont reçu leur récompense, leur motivation pour aller jusqu’au bout s’évapore et ils cherchent d’autres moyens de se valoriser à nouveau. Un exemple de double langage est celui d’Ananias et de Sapphira, qui ont prétendu, pour impressionner les autres, avoir vendu leurs terres et donné tout l’argent à l’Église (Actes 5:1-11).
Les comploteurs usent également d’un double langage. Ces individus sournois ne cherchent pas à faire plaisir à autrui : ils ne poursuivent que leurs objectifs égoïstes. Ils complotent pour obtenir ce qu’ils désirent, peu importe le coût pour les autres ; ils promettent monts et merveilles si nécessaire. Les comploteurs sont souvent des menteurs pathologiques et peuvent tromper même les plus prudents avec leurs paroles mielleuses et persuasives. 1 Pierre 3:10 met en garde contre ce type de double langage : « En effet, celui qui veut aimer la vie et voir des jours heureux doit veiller sur sa langue et éviter les paroles trompeuses ». Judas Iscariote est un exemple à ne pas suivre : même après avoir comploté avec les chefs juifs pour trahir Jésus, il a continué à se comporter en bon disciple, allant jusqu’à les rejoindre lors du repas de la Pâque (Luc 22:4-6 et 21).
Les commères emploient souvent un double langage, feignant d’être amies en face à face tout en tenant des propos désobligeants dans le dos de la personne concernée. Elles ont tendance à embellir les histoires pour susciter une réaction plus vive de leur interlocuteur. De plus, elles simulent des amitiés tout en dévoilant leurs véritables sentiments à d’autres personnes. Jean a parlé d’une telle personne, Diotrèphe, qui aimait à avoir le premier rang parmi eux (3 Jean 1:9-10).
Phèdre, qui perturbait l’Église par ses commérages calomnieux (3 Jean 1:9-10).
Il est également possible d’adopter un double discours vis-à-vis de Dieu. On peut formuler des prières qui semblent spirituellement admirables mais qui ne reflètent pas la réalité de nos cœurs. Jésus a condamné ceux qui cherchent à paraître spirituels en priant, mais qui sont en réalité remplis d’orgueil et de tromperie (Luc 18:10-14).
Avoir un double discours est une autre forme de mensonge. Dieu condamne fermement toute forme de mensonge et avertit que les menteurs seront sévèrement jugés «Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.», (Apocalypse 21:8). Ceux qui ont l’habitude d’adopter un double discours devraient se rappeler les paroles de Proverbes 21:23 : « Celui qui veille sur sa bouche et sa langue se préserve de bien des angoisses ».