Huit chrétiens retrouvent la liberté au Tchad

Huit jeunes chrétiens, arrêtés au Tchad alors qu’ils évangélisaient, ont été libérés après plus d’un mois de détention, a annoncé l’ONG Portes Ouvertes le 12 août sur ses réseaux sociaux. Ces croyants -sept hommes et une femme- avaient été interpellés fin juin alors qu’ils participaient à une campagne d’évangélisation de rue dans différents quartiers de la capitale N’Djamena.

Selon des témoins, un véhicule militaire se serait arrêté devant la cour d’une maison où ils venaient de prier, avant que les forces de l’ordre ne les conduisent au commissariat. Portes Ouvertes avait rapporté l’incident le 23 juillet, précisant qu’aucune nouvelle d’eux n’avait été reçue depuis plusieurs semaines. «Le procureur général les a déclarés non coupables (…) Aujourd’hui, ils sont enfin rentrés chez eux, auprès de leurs familles», se réjouit maintenant l’ONG de soutien aux chrétiens persécutés.

Dans la liste noire de la persécution

En cette année 2025, le Tchad a fait une triste entrée dans l’Index mondial de persécution de Portes Ouvertes, se classant au 49e rang des cinquante pays où les chrétiens souffrent le plus pour leur foi. En cause: l’espace d’action dont bénéficient les extrémistes islamiques en raison de la fragilité du gouvernement de Mahamat Idriss Déby, ainsi que les discriminations, le rejet social et les pressions exercées sur les chrétiens dans leur vie professionnelle.

Le pays compte cependant une importante minorité chrétienne avec environ six millions de fidèles sur près de 16,3 millions d’habitants. Selon l’Aide à l’Eglise en détresse, en 2023, la population se composait en effet de 35% de chrétiens et de 56% de musulmans, aux côtés d’une infime minorité bouddhiste et de quelques agnostiques.